Coffee, My Friend ! [R]

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Maya tape à toute vitesse sur le clavier de son mac à la coque rose so girly. La page Word qu'elle remplit de noir petit à petit commence à prendre forme. Ce foutu devoir qu'elle doit rendre lui prend le melon mais elle n'a vraiment pas le choix ; il est à rendre pour demain, aucune échappatoire de possible. Elle vérifie le compte de mots - 1264 - puis esquisse un sourire. Elle touche à la fin. Elle se met à chantonner, doucement pense-t-elle, assez fort en réalité. " 'Cause all you people are vampires... " Elle balance sa tête de gauche à droite. Ses lèvres bougent, doucement, en même temps qu'elle mâchonne son critérium, ce qui rend ses paroles incompréhensibles. " And all your stories are stale... " Tout d'un coup, elle pose son crayon sur la table et regarde sa tasse de café. Elle est vide. Vide, plus une goutte. Elle se lève alors d'un bond, ôte ses écouteurs avec empressement, et cours vers le comptoir, tasse en main.
" BARRRRRCLAAAAY ! J'ai plus de CAFEEEEE ! " se plaint-elle, une moue enfantine sur la figure. Elle lui met la tasse sous les yeux, de force presque, lui montrant bien que, vraiment, il n'y avait plus de café.
" Il y a plus de café et j'ai que mille deux-cent soixante quatre mots d'écrit, il m'en faut au moins mille cinq cent, alors il me faut du café, car hier j'ai trop bu avec Thleen, tu sais, elle voulait fêter, je sais plus quoi, et du coup on a bu de la tequila jusqu'à pas d'heures et c'était sympa mais du coup je suis -..." Elle se stoppe tout d'un coup, reprend son souffle. " - Je suis un peu fatiguée. "
Elle regarde autour d'elle d'un air ébéthé. Tous les clients du café la regardent de travers. Maya toussotte discretement, et se tourne vers Barclay, un grand sourire sur les lèvres.
"Je peux avoir du café, s'il te plait ?" demande-t-elle, d'une voix beaucoup plus posée soudainement.

Barclay, derrière le comptoir, travaillait rapidement, répondait aux commandes le plus vite possible et essayait de satisfaire les envies des clients, qui arrivaient en grand nombre. Il était aux alentours de onze heures, tout au plus, et une vague d'habitués pénétrait au Ragazzi. Le café que le jeune homme gérait avec son meilleur ami, avait effectivement beaucoup de succès, en ville. Comme le vieux Tony disait toujours « Le goûter, c'est l'adopter. » Stupide phrase, bien que réelle. La plupart des gens qui se rendaient une fois dans l'établissement à l'ambiance familiale et détendue, y revenaient. Surtout les femmes d'ailleurs. Si celles-ci ne venaient pour goûter le café, c'était pour admirer les beaux gérants à la tâche, actifs, déambulants dans la pièce spacieuse. Et, au milieu de cette clientèle féminine, se trouvait Maya. Oh, Maya Barrows était un roman à elle toute seule. Cette jeune fille devait être la seule à parvenir à agacer Barclay, de nature calme et tolérante. Elle avait le don pour le faire frémir d'énervement, bien qu'au fond, il n'osait pas avouer qu'il l'appréciait cette enfant immature. L'individu concerné était assis sagement sur une table, chantant doucement, le crayon tenu entre ses lèvres. Malheureusement, le repos fut de courte durée et la grande blonde se redressa pour gagner le comptoir. D'un ton quémandeur, elle se plaignit longuement.

BARRRRRCLAAAAY ! J'ai plus de CAFEEEEE !

Et sans s'arrêter, d'un trait, elle reprit de plus belle.

Il y a plus de café et j'ai que mille deux-cent soixante quatre mots d'écrit, il m'en faut au moins mille cinq cent, alors il me faut du café, car hier j'ai trop bu avec Thleen, tu sais, elle voulait fêter, je sais plus quoi, et du coup on a bu de la tequila jusqu'à pas d'heures et c'était sympa mais du coup je suis...

Hoover allait sûrement exploser si elle ne s'était pas arrêté pour respirer. D'un mouvement las, il l'observait, blasé.

Je suis un peu fatiguée.

Et moi donc...

murmura-t-il.

Tout le monde observait, en effet la petite capricieuse et bavarde qui venait de faire partager son discours à l'assemblée entière. Un toussotement, puis Maya reprit la parole.

Je peux avoir du café, s'il te plait ?

Il serrait les dents avant de sourire, pour ensuite lui emmêler les cheveux d'une main douce, amusé par l'énergie que cette fille pouvait contenir. Il servit donc un café à la jeune femme, le plus rapidement possible, notez le, pour éviter tout autre discours interminable. Il continuait intensément son travail, il servait les clients, leur souriait, les remerciait. Il n'oubliait rien, mais la fin de la journée arrivait et la fatigue d'Hoovergraft était notable.

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