Toi, là bas ▬ billie

« T'es marrante, toi. »

Il fit semblant de rire, et se rapprocha un peu plus d'elle.

« Et toi, tu es bien mignon. »

Mais quelle cruche, elle marchait à cent à l'heure.

« Je sais. »

Plus égocentrique, on meurt tous en slip kangourou Mais Waylon avait un but. Son regard se tourna vers le bar. Une femme le dévisageait, et on aurait deviné que c'était Billie. Waylon le bras autour des épaules d'une blonde siliconée, souriait de toutes ses dents. Il embrassa la joue de la blonde, qui était la proie de toutes les hommes ce soir, et se fraya un chemin dans la boîte bondé en ce samedi soir. La musique résonnait et donnait ce mal de tête à quiconque se plaçait trop près des enceintes. Waylon poussa quelqu'un pour s'asseoir sur une chaise et prit son air arrogant. Il claqua des doigts, et faillit recevoir un verre dans la tête. Billie était d'une humeur de chien, et il adorait ça.

« Dis donc, Bill, t'es plutôt sexy quand t'es furieuse.

Il n'avait pas besoin de leçon, il la connaissait depuis des années. Ils avaient été plus que des amis pendant deux ans. Peut être les meilleures années de la vie de Waylon mais il n'avait pas que ça à faire que de l'avouer.

« Tu me mets un whisky, chérie ? »

Invité

« Imbécile. »

La jeune Hoover ne cessait de marmonner quelques insultes à l'attention du cher Rockefeller qui tentait de la mettre en rogne. Bien évidemment, il réussisait toujours son coup et il était évident que Billie avait - très souvent - envie de l'étriper. Et cette blonde siliconée à ses côtés, c'était désolant. Comment pouvait-il embrasser cette femme devant elle ? Il ne payait rien pour attendre celui-là. Elle allait très certainement lui en faire voir de toutes les couleurs. Le jeune homme approcha du comptoir et comme s'il n'y avait pas d'autres barmen dans ce lieu, c'est à Billie qu'il s'adressa. Quel arrogant, elle aurait tellement voulu lui jeter ce verre en pleine figure. Il ne ferait plus tellement le malin avec un visage défiguré, c'est certain.

« La ferme tu comprends ? LA FERME ROCKY! »

C'était certain, il avait vraiment le don de l'énerver en un rien de temps et c'était probablement le seul qui y parvenait. Et pourtant, d'un côté, elle ne pouvait nier le fait que ça ne lui plaisait pas, c'était un bon moment de distraction, un jeu qui terminerait certainement en sa faveur, c'était certain. Il n'allait pas pouvoir résister plus longtemps, d'ailleurs il ne se gênait absolument pas pour l'embrasser aux moments où elle ne s'y attendait absolument pas. Certaines fois, elle avait bien eu envie de le prolonger, mais il serait bien trop fier de lui, alors elle répliquait par une gifle. Evidemment, elle cognait assez fort, il fallait bien que ça paraisse réaliste.

« Mais bien sûr... chéri. J'te le fais boire aussi ? Pendant que nous y sommes. Pourquoi pas, hein ? »

Il adorait la foute en rogne. Ce froncement de sourcils, ses mains crispés et ce sourire tordu le faisaient absolument rire, et surtout jubiler. Il touchait toujours un point sensible, et se prenait un coup, mais il aimait ça. Billie donnait l'impression de le détester, tout comme lui. Si vous les voyez ensemble, ils se disputent, se crient dessus, se charrient. Un mot gentil n'est jamais de la partie. C'était peut être le reste de leur ancienne vie commune, ou le simple amour refoulé qui venait toqué à la porte. Bordel, Waylon la voulait. Elle ne comprenait pas, peut être croyait elle qu'il jouait. C'était sérieux, et il ne se comportait jamais avec elle, comme avec les autres. Les autres étaient fades face à sa Billie.

« En privé, je veux bien. »

Il faillit se prendre le whisky dans la tête, mais ça ne fit que provoquer son hilarité. Tapotant le comptoir de ses doigts, il tourna un instant la tête et observa la foule qui dansait.

« T'as pas une pause Bill ? Et au cas où, tu poses la question débile "Gnagnagna pourquoi ?", parce qu'il faut qu'on parle. »

Il la gratifia d'un sourire arrogant, en profitant pour l'imiter. Puis il se leva, se dirigea vers l'arrière porte, et l'ouvrit. Il sortit une cigarette, l'alluma et attendit que son empoté d'ex arrive.

Invité

Oh et puis ce sourire, qui la faisait tant craquer, mais qu'elle avait tellement envie de faire disparaitre de son visage. Elle n'arriverait certainement jamais à sa hauteur, car jusque-là, elle n'avait pas le souvenir d'avoir une seule fois réussi à le faire sortir de ses gonds. Oui, pas une seule fois. Comment faisait-il ? Peut-être était-ce de la faute de Billie, mais Dieu sait qu'elle ne lui faisait pas vraiment de cadeaux. Enfin, peut-être un peu. Totalement opposés à cet instant. Elle était prête à l'assommer avec la bouteille en verre, tandis que lui semblait absolument calme et qu'un sourire - qui était mal venu à vrai dire - apparut sur son visage. Elle avait des envies de meurtres parfois, mais heureusement pour lui, elle savait se contrôler.

« Tu fais chier, c'est pas possible! »

Que voulait-il encore d'elle ? Bien sûr il la connaissait tellement bien, une relation ayant duré environ deux ans laisse forcément des traces. Il avait prémédité le fait qu'elle allait lui demander des explications quant à sa question. Elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il passe le pas de la porte. Elle jeta un coup d'oeil aux environs. Devait-elle vraiment y aller ? Peut-être pas, mais elle savait au fond d'elle qu'elle le voulait. Alors elle interpella un des ses collègues afin de la remplacer un instant pour qu'elle puisse prendre sa pause. Elle fit le tour du comptoir et réussit tant bien que mal à s'extirper de la boîte.

« Qu'est-ce qu'il peut encore bien me vouloir ? Merde! »

Quelle imbécile, elle était si faible.

A cet instant, il était plus que prévisible. Il allait l'embrasser, comme il le faisait à chaque fois. Il avait ce besoin de la sentir près d'elle, et au début, elle se laissait toujours faire. Il en déduisait que leur histoire n'était pas fini. Mais c'était trop compliqué. Il avait juste besoin d'elle, près de lui, ca c'était simple. Se mordant la lèvre, et se préparant à une éventuelle gifle, il la vit sortir. Il l'observa. Elle semblait un peu mal à l'aise. Il la connaissait parfaitement, et savait qu'il ne pourrait jamais rien dire qui ne prouve son amour, surtout lorsqu'elle était face à lui. Il gravait son nom sur quelques tables, à l'époque où ils étaient ensemble. Il se sentait bien, et elle avait rompu. Il n'avait pas bronché, l'avait laissé faire. Mais c'en était beaucoup trop. Il la regarda et passa sa langue sur ses lèvres, laissant une dernière bouffée de cigarette s'échapper de sa bouche. Il se tourna vers elle, et la poussant contre le mur, la coinça. Posant un doigt sur ses lèvres sublimement rougies pour qu'elle se taise, il plongea ses yeux bleus dans les siens. Et une fois de plus, prit son temps pour l'embrasser. Il sentit qu'elle le repoussait, mais il la bloqua. Posant à nouveau son doigt sur ses lèvres, il prononça tout bas.

« Juste ce soir, juste ce soir. »

Il lui caressa les cheveux et ses yeux la dévisageant il fut pris d'une désarmante envie de l'embrasser jusqu'à périr.

Invité

Il faisait froid, la rue était déserte et elle était seule avec LUI. Il ne manquait plus que ça. Il avait certainement un plan derrière la tête, elle aurait dû s'en douter, elle avait été prise au piège, encore une fois. Elle aurait voulu s'échapper, aucun moyen de secours. Elle aurait voulu parler, pas moyen non plus. C'était ça, prise au piège. Dire qu'elle n'avait pas envie de lui serait mentir, mais elle ne savait pas si elle pouvait recommencer une nouvelle fois. Cette relation. Et pourtant elle était heureuse. Peut-être pas totalement, vu qu'elle mit fin à leur relation. Il ne savait même pas pourquoi et il n'avait vraiment rien demandé. Elle parvint tout de même à se détacher de l'emprise de Rockefeller et alla se pointer derrière lui, le laissant seul face au mur. Tiens, on dit que les murs ont des oreilles. Elle ne pouvait pas le laisser faire. Sérieusement, de quoi aurait-elle l'air ? D'une coincée ? Et alors ? C'était un tant soit peu compréhensible.

« NON. Pas juste ce soir Waylon. Pas... juste ce soir. »

C'était bien la première fois qu'elle prononçait son prénom depuis bien longtemps déjà. Il fallait donc comprendre qu'elle n'était pas en train de plaisanter ou jouer à un quelconque jeu. Certainement pas.

« Je ne suis pas l'une de ces filles. »

Elle ne cessait de faire les cent pas, juste pour ne pas avoir à croiser son regard, ce regard qui l'affaiblissait en un rien de temps. Ca l'arrangerait, ce n'est pas ce qu'elle voulait.

« Ne joue surtout pas à ce jeu avec moi, je ne suis pas une attardée, une mongole ou quoique tu penses. Profiteur. »

Ah ça pour être lunatique, elle l'était. Très douée pour passer d'un sentiment à un autre.

« Oh j'oubliais. »

La gifle. Un indispensable, disait-elle.

Pour une fois, il prit la gifle en plein cœur. Il se rendit compte à quel point il avait besoin d'elle. De son corps, de son humour merdique, de son odeur près de lui le matin. Ils étaient sortis ensemble deux longues années. Il lui avait donné deux ans de sa vie, alors qu'il aurait pu simplement flirter avec tout le monde. Il avait été fidèle, n'avait rien fait de compromettant. Waylon Rockefeller, réputé pour être un tombeur avait eu une relation de deux ans. Parce qu'il avait été amoureux. Et il l'était sûrement encore. On n'efface pas des sentiments comme ça, surtout si la demoiselle vous brise le cœur en arrêtant votre relation. Le fait qu'elle croie qu'elle était comme les autres, qu'il la prenait comme ces autres filles, l'attristait. Vexé dans son égo, il répliqua sèchement.

« Si tu pouvais au moins sortir la tête de ton cul, tu verrais que je suis totalement différent lorsque tu es dans les parages. »

Il soupira, et laissa passer la douleur qui le prenait. Il avait tenté sa chance, & l'embrasser lui avait fait du bien. Retrouver cette chaleur familière le réconfortait. Elle ne comprenait pas, il avait besoin qu'elle comprenne. Pourtant pas expressif dans ses sentiments, il marmonna entre ses dents alors qu'il se dirigeait vers la porte.

« Putain de capricieuse, pourquoi je t'aime autant. »

Invité

Et elle regrettait ce geste. Toujours. On pourrait dire que c'était devenu un réflexe. Et pourtant, elle aurait aimé être près de lui, dans ses bras, mais elle avait peur, elle pensait ne pas avoir le courage de recommencer une seconde fois. Et elle ne se doutait même pas qu'il était encore fou amoureux d'elle. Ils s'aimaient, mais l'un était trop fier pour l'avouer et l'autre attendait sagement que tout lui tombe dans les mains, sans qu'elle ne fasse rien, sans qu'elle n'agisse. Ils n'allaient manifestement pas s'en sortir si rapidement. Surtout s'il continuait à la rendre jalouse avec toutes les jeunes femmes qui s'offraient à lui, sans broncher et c'est là qu'elle sentait qu'elles n'avaient pas à être avec lui, que c'était sa place à elle, qu'elle lui était destinée.

« En quoi es-tu différent ? »

Elle ne savait pas. A chaque fois qu'ils étaient dans la même pièce, il tentait soit de l'embrasser, soit de la rendre jalouse en prenant d'autres femmes à son bras. Elle ne voyait pas ce qu'il voulait dire. Ou du moins, ne voulait pas se l'admettre. Elle aurait voulu qu'ils s'expliquent, une fois pour toutes, que tout rentre dans l'ordre, qu'ils ne se soucient plus de ces choses futiles, qu'ils arrêtent de se blesser mutuellement, mais ce n'était pas si simple pour Billie.

« Tu... quoi ? »

Il n'y prête pas attention. Elle l'avait entendu, elle avait entendu ce qu'elle voulait entendre depuis le début, elle sut ce qu'elle voulait savoir. Elle scruta de nouveau les alentours et alla se placer entre la porte et Waylon.

« Waylon, je t'en prie. »

Elle le supplait du regard. Elle avait envie de l'entendre. Elle était face à lui, face à ce regard qui la rendait faible et qui faisait d'elle une dépendante. Comme si sa vie, elle, ne dépendaient que de lui.

Ils avaient clairement besoin de parler. Tous les deux, ils cachaient beaucoup de non dit au fond. Ils évitaient peut être les disputes qui se faisaient déjà trop nombreuses. Et la fierté, l'orgueil bloquait le processus. Waylon été franc, mais beaucoup trop nihiliste pour avouer à une femme qu'il l'aimait. Inconsciemment, il venait de tout lui avouer. "L'aimer autant" montrait à quel point, pour lui, leur relation n'était pas fini. Il fut stoppé dans son élan salvateur, et se trouva face à elle. Ils allaient devoir s'expliquer et face à face. Waylon ne supportait plus cette situation de confrontation constante.

« Tu n'as pas remarqué, que lorsque tu rentrais dans la pièce, je me collais obligatoirement à une fille ? Que je te rendais jalouse, que je voulais que tu viennes défoncer la tête à la fille parce qu'elle croyait un tant soit peu que je lui appartenais ? »

Ses réactions étaient évidentes. Il la cherchait constamment, pour la foutre en rogne. Il voulait juste, qu'elle fasse attention à lui, qu'elle n'oublie pas qu'il soit là.

« Je ne veux pas que tu m'oublies. Je ne veux pas qu'un matin, tu te réveilles, que tu ne penses plus à moi. »

A cet instant, il ne pouvait être plus sincère. Les mots sortaient, et il ne pesait pas les conséquences.

« Tu ne te rends pas compte ? Un beau jour, tu me dis que tout est fini. Alors que pendant deux ans, j'ai été irréprochable. Je suis resté fidèle, je faisais des efforts. Je n'ai pas bronché, Billie. »

Il sortait tout ce qu'il avait sur le cœur. Le froid le faisait frissonner, et ses yeux bleus devenaient gris avec la lumière du lampadaire. On pouvait presque distinguer deux pupilles qui brillaient.

« J'aurais juste voulu une explication .... juste une explication. »

Il tourna la tête. Se montrer faible était totalement intolérable, surtout devant la femme la plus importante de sa vie.

Invité

Elle n'allait pas le laisser partir comme ça. Ils devaient affronter la vérité tôt ou tard. Et il avait pris la parole. Aucun son, aucun mot ne sortaient de la bouche de la jeune femme. Elle ne disait rien, elle l'écoutait. Elle ne savait que dire. C'était bien la première fois qu'il lui disait ce qu'il avait réellement sur le coeur. Elle aurait voulu qu'il le fasse plus souvent. Elle le regardait et quelques fois, elle fuyait son regard. Et elle comprenait. Tout s'éclairait en un rien de temps, son attitude avec ces filles et les regards lancés à Billie entre temps. Cela n'excusait pas son comportement. A vrai dire, ils n'étaient plus ensemble, ils avaient donc le droit de flirter avec n'importe qui, seulement ils ne pouvaient s'empêcher - l'un comme l'autre - de rendre l'autre jaloux, d'aller lui chercher des poux, de tout faire pour qu'il abandonne. Ils étaient exaspérants parfois. Et voilà qu'il voulait une explication. Elle n'en avait pas. Elle ne savait pas. Elle redoutait cette phrase, et il l'avait prononcé, elle n'allait rien dire. Il n'allait pas comprendre, de nouveau. Et il tourna la tête. Elle restait là à l'observer, immobile. Comme si toute forme de vie lui avait été ôtée.

« Je ne sais pas quoi te répondre. Je... »

Il fallait qu'elle lui dise que jamais elle n'avait pensé que leur relation était belle et bien terminée. Peut-être avait-elle besoin de s'éloigner. Peut-être avait-elle eu peur. Il était le premier avec lequel elle vécut une vraie relation. La plus longue et belle relation qu'elle n'eut jamais vécue.

« Jamais je n'aurais pu t'oublier. Je crois que j'avais peur. De nous, de tout ça. »

Elle entoura le visage de Waylon de ses deux mains, le contraignant à la regarder en face.

« Je suis désolée, crois-moi. »

Il savait qu'il n'y avait pas vraiment de réponse à sa question. Qu'elle l'avait quitté pour prendre l'air, pour faire de nouvelles connaissances, pour tester la vie sans Rocky, ou même voir si il pouvait lui manquer. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que le soir où elle lui avait annoncé qu'ils devaient se quitter, il était prêt à lui demander de se marier avec elle. Alors, ses espoirs totalement déchus, il avait eu le cœur anéanti. Mais maintenant, il commençait à cicatriser et avec ses beaux yeux, elle le faisait totalement fondre, à nouveau. Peut être fallait il qu'ils se donnent du temps, qu'ils se montrent qu'ils se manquent sans se faire du mal, comme maintenant. Qu'ils fassent des efforts. Waylon en était prêt.

« Ne t'excuse pas, c'est du passé. Je sais même pas pourquoi je remets tout ça sur le tapis. »

Il essayait de retrouver son orgueil, mais celui ci s'était enfui en courant. Il sourit doucement à Billie, qui tenait son visage entre ses mains, et pendant un instant, mit ses mains dessus pour les caresser. Leurs regards fusionnaient, et il n'y avait aucun doute que ces deux là n'allaient pas se lâcher. Waylon baissa un instant les yeux, prit une main de Billie et l'embrassa. Puis, un peu plus dans l'ambiance festive de la soirée, prit son petit air arrogant et la poussa pour qu'elle rentre dans la boîte.

« Bill, ton patron va grogner. Allez hop au boulot, servante. »

Invité

Elle n'aimait pas ressasser le passé. Du moins, les mauvais souvenirs. Elle détestait ça, oui. Elle en tirait des leçons. Elle ne voulait plus le laisser partir. Ils apprendraient à se connaitre un peu mieux. Ils arrêteraient de se lancer des piques éternellement. Ils tenteraient. Ce sont des êtres civilisés après tout. Ils en seraient capables, il ne suffisait que du bon vouloir de la part de chacun d'eux.

« N'en parlons plus. »

Elle avait oublié à quel point il pouvait se montrer attentionné. Elle se sentait sereine, elle était bien en sa présence. Il savait la déstabiliser, la rendre folle de rage, de jalousie, la rendre heureuse, il était le seul être ayant ce pouvoir sur elle. Elle se laissait faire, c'était si facile avec lui à ses côtés. Bien qu'à des moments, elle avait envie de lui en faire voir de toutes les couleurs, de le faire taire une fois pour toutes, mais il avait toujours un avantage sur la jeune femme. Malheureusement pour cette dernière. Il mit fin à cet instant magique, celui dont elle aurait encore pu profiter si elle n'avait pas brisé leur idylle. Bref, il la poussa vers l'enceinte du club. Elle attrapa l'une des mains de Waylon et se faufila à l'intérieur du bâtiment. Elle l'abandonna et passa derrière le comptoir

« On se fiche du patron. Il ne peut pas se passer de mes services. En tant que barmaid, bien sûr. Et toi, ta blonde ? »

Il était certain qu'ils n'allaient pas cesser de chamailler encore pendant un petit moment. Histoire de ne pas ranger les bonnes vieilles habitudes dans le placard.

« D'ailleurs t'aurais vraiment pu choisir mieux. »

Il se rendait compte que certaines fois, il allait beaucoup trop loin. Lécher les amygdales d'une femme ne l'aiderait pas à récupérer Billie. Ni se taper tout Miami. Donc, dans sa tête, il se résolut à toutes les oublier. Il en fit part directement à la belle brune, alors qu'il s'asseyait de nouveau au bar.

« Tu sais très bien que personne ne compte sauf toi, et que par rapport à toi, elles sont toutes moches ? »

Il tourna la tête pour observer la foule, mais pour aussi, éviter ce regard. Ce regard bleu azur qui lui donnait tellement envie de dévorer ses lèvres. De lui embrasser le visage, le cou. Si elle pouvait savoir à quel point elle était désirable. Les hommes de la boîte l'avaient compris, et tournaient autour d'elle. Tout le monde à Miami savait pour leur histoire d'amour, et savait très bien que Waylon n'avait pas baissé les bras. Les hommes savaient que le jeune homme était possessif et souvent renonçaient à cause de son regard mauvais. Alors qu'il voyait deux ou trois gars dévisager la jeune femme aux yeux azurs, il eut une envie meurtrière. Il soupira, passa la main dans ses cheveux courts.

« Tu finis à quelle heure ? Je te raccompagnerais. »

Il lui fit signe de lui donner un coca. Plutôt raisonnable, il ne voulait pas être bourré ce soir. Il regarda Billie s'activer pour servir des verres, et ça ne fit que le faire sourire. Il sirota son coca un instant, et la fixa. Bordel, ce qu'il avait envie d'elle.

Invité

Alors c'était certain, elle comptait encore pour lui. Elle avait toujours une place dans le coeur du jeune Waylon. Leur idylle était donc bien loin d'être terminée. C'était plutôt bon à savoir.

« Voyez-vous ça ? Et bien, je t'ai observé et tu n'avais pas l'air gênée par ma présence et je n'avais pas cette impression quand une de ces jeunes femmes se tenait à tes côtés. »

On l'avait dit. Ils ne cesseraient jamais de se lancer des piques. Du moins, Billie. Il était dans son habitude de taquiner les personnes qui comptaient pour elle. C'était une preuve d'amour. Celle de Billie Hoover. Elle suivit alors le regard de Waylon qui s'attarda sur deux ou trois jeunes hommes assis de l'autre côté. Elle aurait reconnu cette expression sur son visage entre mille. Il était très certainement jaloux.

« Je dois avouer que le type à gauche est plutôt pas mal. »

Et c'était reparti pour un tour. Puis, il lui proposa de l'accompagner. Chose qu'il n'avait pas faite depuis bien longtemps déjà. Elle avait pour habitude de rentrer seule ou avec un de ses amis de la boîte de nuit. Elle travaillait de nuit, il était donc normal qu'elle ne voyait pas beaucoup de proches. D'ailleurs, elle aime passer la soirée dans ce lieu, bien que parfois, elle voudrait sortir, prendre l'air et quitter cet endroit. Jamais elle n'en eut le courage, par ailleurs.

« Pas de bol, aujourd'hui, je fais la fermeture. »

Ce n'était bien évidemment pas la première fois. Elle sortait parfois au petit matin, seulement les rues à Miami n'étaient jamais vides. Et elle espérait parfois le croiser sur son chemin. Ils sont peut-être restés amis suite à leur rupture, ce n'est pas pour autant qu'ils prenaient le temps d'avoir une vraie conversation, comme elle aurait voulu. Ils avaient mis un jeu en place et c'était à qui le gagnerait. Et les voilà arrivés ici.

Billie le cherchait encore Il ne riposta pas forcément, prenant compte qu'ils venaient de s'avouer des milliers de choses en peu de phrase Le seul regard qui lui donnait, pouvait être décodé par tous. Waylon n'allait pas abandonner la partie. Fini les nuits de débauches. Enfin sauf avec Billie. Fini les femmes d'une nuit. La place appartenait à la belle brune. Fini les jeux malsains avec les autres. Fini ce petit jeu qu'était la jalousie. Dans tous les cas, il voulait que son histoire recommence avec la belle Billie. Il voulait la voir se réveiller le matin à ses côtés, l'embrasser sans s'arrêter et pourquoi pas projeter un avenir. Le fait de s'être séparé lui avait donné une bonne vision de leur relation. Tout ça lui avait fait comprendre qu'il avait besoin d'elle, qu'elle lui manquait terriblement. Ils avaient beau se voir une fois dans la semaine comme ça, ça ne lui suffisait pas du tout. Ses yeux azurs lui manquaient.

« Pas grave. J'attends, j'vais t'aider pour la fermeture. »

Il lui fit un petit sourire en coin et but quelques gorgées du coca. Puis il tourna la tête à nouveau vers les mecs. Billie l'avait provoqué en lui disant qu'elle en aimait bien un. Il avait d'autant plus envie de les tuer. Il joua avec son portable. La soirée fila rapidement, et ils eurent le temps de discuter entre chaque client de Billie réclamant un verre. Il apprécia particulièrement les moments où la complicité reprenait son droit. Les sourires fusaient, ils se charriaient encore un peu, mais ca n'allait pas tarder à s'évanouir. La boîte se vida, et sur les coups de cinq heures, il ne restait que quelques femmes & hommes. Billie rangeait le comptoir, et il s'y faufila derrière pour l'aider. Nettoyant quelques verres, il lui souriait, la poussait alors qu'il chantonnait. Il osait même quelques pas de danse.

« Je me rappelle le temps où j'avais le droit à des danses personnelles. »