19h32, la grande grille métallique s’abaissait au sol dans un bruit strident. Au même instant, un homme habillé de manière vétuste mais original baillait grandement la main en revers devant la bouche. Son corps était couvert de tatouages, qui, dans le noir, ne produisaient que de vagues ombres informes sur ces bras découverts. Il avait un air fatigué, la mine de ceux qui ne dorment que deux où trois heures pas jours, et encore. C’était peu dire.
Depuis qu’Eliott avait accepté ce job de quatre nuits par semaines, dans la plus stricte illégalité, la vie ne lui avait jamais parut aussi morne, aussi épuisante. Il lui semblait qu’il ne faisait que travailler et encore travailler. Il était d’ailleurs complètement décalé et se prenait à se réveiller les nuits -où grâce à Dieu il n’était pas de garde- ou même à débuter une journée au alentour de 17 heures. Son regard se brouillait, il s’assoupissait souvent, autant avouer qu’il avait repousser ses limites du sommeil, il accumulait plus d’une journée de retard sur son cycle normal. Il était déconnecté et même carrément out à bien y regarder.
Terminant de rouler soigneusement sa garo, le jeune homme l’alluma dans un mouvement qui témoignait de la monotonie de la chose. Il inspira une bouffé avant de prendre un tournant au coin de la rue. Déjà, il disparut, ne laissant qu’une nappe de brume légère derrière lui.
Son objectif était clair, se rendre dans le premier café présentant encore quelques vives lumières accueillantes. Dans moins de deux heures, il devrait se rendre sans broncher à son second travail. C’était donc histoire de prendre quelques douceurs avant de commencer la dure labeur qui l’attendait –ou pas.
Très vite celui-ci arriva sur le seuil d’un lieu d’ordinaire bondé… Je dis d’ordinaire, car, se ne fut qu’en poussant la porte que celui-ci put être témoin de l’extraordinaire calme qui régnait en ces lieux. Ils étaient pratiquement déserts, à l’exception d’une serveuse qui s’agitait de ça de là.
Cool. Fut le premier mot que sa pensés trouva pour qualifier la situation, lui qui n'appréciait guère trop les foules. Le second fut, Bordel, pour maudire cette réalité qui se trouvait que le café fermait ces portes.
Loin d’être du genre emmerdeur, il s’essaya pourtant et à tout hasard, d’obtenir une précision en s’adressant à la jeune serveuse au comptoir :
« Dîtes -Excusez moi- vous fermez ou bien airais je de la chance ce soir ? » L’individu, resté sur le pas de la porte, n’avait pas la voix agressive ou encore mielleuse que prenait tant de type dans son genre (physiquement parlant), non. C’était un ton de voix qui témoignait d’une indifférence certaine mais d’un respect tout aussi juste.
En effet, malgré ce que l’on pourrait pensé d’après son style tout à fait excentrique ou quoi, Eliott n’était en rien un de ces gros connards baraqués ou même un de ces Play Boy dégoulinants d’écœurants, mais plutôt la parfaite incarnation de l’astrophysicien, balès et très pointilleux ayant un look plus que décalé. C’était tout. Pour tout ça, il n’avait jamais aimait les clichés qu’on lui servait chaud et qu’il mangeait froid, et n’avait jamais prit le temps non plus de s’adresser aux gens qui pouvaient pensaient ceci. Il se désintéressait de toute personne n’ayant pas une quelconque marque d’intérêt intellectuelle, culturelle. Enfin, entre tous, ce que préférait Eliott était bien les passionnés. Que ce fut une passion pour le 7ème art comme lui, ou bien pour la photographie, les bateaux à voiles ou encore les canards en plastique, tant que le ton était sincère, Eliott se trouvait transporté. Malheureusement, ce genre de personnes ne couraient pas les rues, et de part son cynisme ses relations restaient plutôt limités voyez vous..
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