Vers 19 heures, Eliott se trouva attablée. Attabler n’était peut être pas le mot exacte car il s’était simplement posé au –presque- fast food du coin pour s’offrir un peu d’abandon, le tout accompagné d’une bonne portion de frittes bien grasses. Il n’avait eût que rarement l’occasion de se rendre au « The forge ». Sa soudaine virée, devait être due à quelques problèmes qu’il ne pouvait résoudre que loin de cette ambiance qu’il vivait quotidiennement. En poussant la porte du pub d’ailleurs il avait signé cordialement son besoin de se fondre dans la masse. Il passa une main dans ses cheveux pour dégager une mèche qui le dérangeait sans se doutait qu’il mettait en avant son corps fabuleusement tatouer.
Le restaurant était constitué d’une grande pièce principale, et d’une plus petite vers le fond qui abritait certainement les quelques loisirs qu’offraient les services enjoués de la maison. Les tables étaient disposées à intervalles réguliers. De nombreuses bouteilles d’alcool s’étendaient derrière le comptoir dans un meuble aux vitrines ou se plaquaient des miroirs, toutes les deux portes de placards. Dernière ça, se trouvait sûrement les cuisines ou quelques choses dans ce genre là. Cet endroit dégageait une atmosphère rustique et à la fois familiale. Il lui semblait bien plus honorable que ce qu’il s’était imaginé. Il ignora les regards surpris, peut être même désireux des habitués et des quelques lycéens qui se trouvaient ici et retourna à ses pensées nombreuses et obscures.
A mon avis, Eliott était peut être le seule individu à ne pas vraiment ce rendre compte de ce qu’il dégageait au quotidien. D’une beauté certaine, il arborait des traits extrêmement fins et harmonieux, un regard doux et frissonnant à la fois. Malheureusement, cette beauté candide et quelques peu froide était tout bonnement gâchée par son look surchargé et très compliqué en soit. Il se dotait de nombreux bijoux, rien de clinquant pourtant, mais il portait toujours deux à trois bagues, quatre à cinq colliers et presque autant de bracelets et piercings. Il avait de plus le corps pratiquement entièrement tatoué et un style vestimentaire qui n’était pas pour cacher ceux ci. Et de temps à autre, il osait même cultiver une petite barbe, accentuant le côté viril de l’homme certainement. Ainsi, c’était ce décalage qui plaisait bien souvent aux personnes qui posaient le regard sur lui. Mais ce qui frappait généreusement c’était cette aura de charisme, mélange d’assurance, d’indifférence et de ce sentiment de confiance absolue, qui émanait de lui. Il était intrigant et cela augmentait le mystérieux du personnage.
Bizarrement et contrairement à ce que vous auriez pus penser, l’individu Levingston ne cherchait pas à paraître, à se pavaner ou se faire remarquer, il étai, tout simplement. Aussi implacablement que Dieu est Dieu ou que Ella Fitzgerald chante It Don't Mean a thing
vous voyez.
Enfin, tout ceci n’est qu’une vague description, l’ébauche de l’être infini qu’est Eliott, nous pourrions en écrire des centaines de pages que jamais nous n’arriverions à cerner totalement le personnage.
Il regardait dans le vague ou à ce qui paraissait du moins.. En fait, bien au contraire, il scrutait la sale avec attention, un air distant et énigmatique peint sur le visage. Après quelques pseudo réflexions futiles, le jeune homme sortie machinalement de son sac un paquet de tabac et de filtre, le regard toujours lointain. Il se confectionna sa clope de fortune et la fuma sans trop l’apprécier, bouffées par bouffées. Il semblait ainsi tellement nonchalant qu’on aurait presque pensés que l’un de ces vendeurs nommé Jimmy, lents à mourir, l’avait influencé. Presque. Il avala quelques frittes, apportées soigneusement de l’assiette à la bouche à l’aide d’une fourchette et en alternance, tira sur sa garo. Tout été impeccable en cet instant, il manquait pourtant quelques choses…
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